Le 17 janvier 2022, des représentants de l’Union européenne et des Etats membres assistaient à l’expulsion et à la destruction de la maison de la famille palestinienne Salhiye au profit de colons israéliens, dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est. En réaction, l’UE a une énième fois répété sa position : « Les expulsions/démolitions sont illégales au regard du droit international et compromettent considérablement les perspectives de paix, tout en alimentant les tensions sur le terrain ». Même leitmotiv du côté de la Belgique où la ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès, a encore rappelé à la Chambre des représentants le 1er février dernier : « Avec l’Union européenne, la Belgique considère que l’expansion des colonies, les démolitions, les expulsions sont illégales au regard du droit international. Elles exacerbent les tensions, menacent la viabilité et la solution à deux États et diminuent les perspectives d’une paix durable. »
Ces condamnations permanentes n’empêchent pourtant pas Israël de poursuivre sa politique de colonisation, au point d’être aujourd’hui qualifiée d’annexion du territoire palestinien. De 262 500 lors des Accords d’Oslo en 1993, la population israélienne installée dans le territoire occupé a quasiment triplé, atteignant 720.000 colons [1], répartis entre Jérusalem-Est et la zone C en Cisjordanie.